La minute culturelle

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mardi, juillet 27 2010

Jayce et les Conquérants de la lumière

On va retomber un peu en enfance avec ce dessin animé des années 80, mais je vous préviens la vérité va être une fois de plus dure à entendre.


Le nom original de la série est Jayce and the Wheeled Warriors, car l'intrigue a été montée de toutes pièces sur demande expresse de Mattel pour coller à leur dernier jouet qui était le wheeled warrior en lui-même (traduit en français par monstroplante).

Ils ont en effet créé le jouet d'abord, puis dans le but d'en vendre un maximum ont consulté les spécialistes de l'époque (français par ailleurs) pour trouver l'histoire qui va avec ...
Les expériences foirées d'Audric, le biologiste-savant fou qui aurait donné naissance par erreur aux monstroplantes, les pouvoirs magiques de Gillian, le petit Oon dans son armure, tout ça c'est du flan.

C'était juste pour nous fourguer leur camelote.
Mais pourquoi tant de manipulations, monde cruel ?


Les jouets ressemblaient à ceci, mais je pense qu'ils se sont bien plantés sur la communication ou la publicité autour car j'aimais beaucoup le dessin animé, et je n'étais même pas au courant de leur existence ...

Coup de chapeau tout de même pour l'imagination débordante des mecs, c'est pas forcément évident de trouver un scénario quand on impose les personnages et donc l'univers de l'histoire. C'est pourquoi le succès de la série est dû en grande partie à Jean Chalopin qui a su créer l'univers autour de ces monstroplantes, un peu bidons il faut l'avouer avec le recul.

Ce nom ne vous est pas étranger, il est crédité au générique de beaucoup de succès des années 80 côté télé : Ulysse 31, MASK, Inspecteur Gadget, Les mystérieuses cités d'or, les (célébrissimes) Bisounours, et je ne peux pas citer le reste sinon on y est encore demain.

Un bonus de circonstance puisqu'on parle des cités d'or, ce fut l'anniversaire il y a quelques jours à peine de la découverte officielle du Machu Picchu (cela fait 99 ans cette année que le site a été répertorié et étudié scientifiquement).
L'occasion de rappeler que ce fut un des premiers dessins animés à vocation pédagogique, avec autant de fidélité dans les détails de la culture maya et le fameux micro-film documentaire au générique de fin, tout simplement énorme comme concept.

Et même que des fois les documentaires étaient un peu trash pour l'âge du public :-)

mardi, juin 8 2010

La merditude des choses

Ou De helaasheid der dingen (en roulant les "r") pour la version originale.

Ce n'est pour moi pas un hasard si l'histoire se déroule dans le plat pays, il n'y a que là-bas qu'elle y a sa place. Pas pour la Jupi qui coule à flots, mais pour le côté sombre et mélancolique des rues crasseuses et des pavés gris.

L'histoire est relativement simple, c'est celle de Gunther, un adolescent qui est élevé par sa grand-mère, son père et ses 3 oncles complètement paumés et alcooliques.
Ce fut une intrigue de roman avant de devenir un scénario, et c'est à mon avis une bien belle intrigue car on est pris immédiatement dès que le décor et les personnages sont posés.


Ne vous fiez pas à l'affiche, ce n'est pas juste 4 gros flamands qui font du vélo à poil ...
C'est bien plus fin et plus introspectif que l'affiche le laisse penser (j'ai envie de dire, heureusement d'ailleurs).
On est en permanence en transition entre des émotions, ça va de la cruauté ou du mépris quand les tontons piccoleux sont à l'œuvre à l'admiration lorsque le petit Gunther aide son père à sortir de son vomi ...


On appréciera particulièrement les looks des tontons dégueus, qui condensent ce que le hard rock des '70 a fait de pire ... notamment dans la coupe VoKuHiLa de Petrol ou les moustaches de Breejen, à faire pâlir un Lemmy Kilmister.

Je n'en dirai pas plus, il faut le lire, ou le voir, mais je conseille vivement.

On enchaîne sur un bonus tout trouvé, puisque qui dit vélo tout nu dit Queen ...
Ce n'est pas Bicycle Race qui a retenu mon attention ce soir, mais la face B, à savoir Fat Bottomed Girls.


A noter que sur la pochette originale la femme est nue comme un ver, mais la censure est passée par là et a imposé une culotte rouge du plus bel effet sur la demoiselle ...

lundi, avril 5 2010

Tour et Taxis

On poursuit sur la lancée architecturale, avec une petite incartade de l'autre côté de la frontière ; une fois n'est pas coutume cette fois-ci nous nous rendons en Belgique, à Bruxelles précisément.


Tour et Taxis, c'est un vaste complexe industriel, constitué de multiples hangars et entrepôts, pour la plupart désaffectés mais en cours de restauration. On peut y voir des expositions, des concerts, tout un tas de choses mais rien que pour les bâtiments eux-mêmes, je pense que ça vaut le coup.


Ce qui intrigue dans ce site, c'est d'abord son nom. Pourquoi Tour et Taxis, alors qu'il n'y a ni tour, ni taxi ?
La logique belge nous échappe quelquefois, mais tout de même ... (oui c'était prévisible, c'est facile de taper sur les belges).

En fait pour expliquer ce nom il faut repartir de la naissance du site. Initialement, ces terres étaient des pâtures pour les chevaux d'un des premiers services de poste de dimension européenne ; et ces "PTT avant l'heure" avaient été créés par une famille allemande qui répondait au doux nom de Thurn und Taxis.
Ce n'est donc rien d'autre qu'une francisation en Tour et Taxis.


Petit à petit, les pâtures vont laisser la place à des aménagements toujours plus nombreux au fil des ans, car le site est idéalement placé dans Bruxelles. Proche du port et des canaux, la famille royale y fera construire son propre entrepôt, ainsi que d'autres destinés à l'import / export, le service des douanes y aura également son propre bâtiment.

Tout début des années 1900, c'est la SNCB qui y installe une gare de marchandises, et cet agrandissement durera pendant tout le siècle dernier, jusqu'à la fin des levées des barrières douanières et la circulation libre des marchandises en Europe.

La fin de l'histoire a failli s'écrire en 1987 lorsque tout le monde a déserté Tour et Taxis, et depuis ce complexe revit grâce à des foires et expositions qui permettent de ne pas le laisser tomber en décrépitude.

Bonus photo, à cette adresse vous trouverez une galerie de jolis clichés de la partie désaffectée ... un beau gâchis tout de même.

mercredi, mars 31 2010

L'opéra de Lille

Petit retour sur une belle embrouille ce soir, avec l'opéra de Lille.

Comment ne pas lever le nez au ciel en passant devant, tellement ce bâtiment impressionne ?


C'est un splendide édifice dans le plus pur style classique, avec des airs de l'opéra Garnier ; c'est l'œuvre de l'architecte local Louis Marie Cordonnier, mais il a du ruser un peu pour que son projet soit accepté.

Cet opéra fut construit pour remplacer l'ancien théâtre Lequeux qui brûla en 1903 suite à un malheureux court-circuit. La municipalité lance alors un concours pour décider de l'architecte en charge du projet qui devra redonner à la ville un beau théâtre.
Et c'est là que l'embrouille commence : comme il sait qu'il a des ennemis parmi les membres du jury, Cordonnier présente 2 projets, un sous son vrai nom et aisément reconnaissable dans un style très flamand, et l'autre sous un nom bidon et dans un style classique, pas du tout dans ses habitudes.

Évidemment, le jury a retenu le second projet, pensant l'écarter ...
Pas con, Louis-Marie.

Il a signé de nombreux beffrois dans la région ainsi que d'autres bâtiments prestigieux, comme le siège de la cour internationale de justice de La Haye ou la chambre de commerce à Lille.
C'est ainsi que se côtoient derrière la vieille bourse, de part et d'autre du boulevard Carnot, 2 bâtiments totalement opposés par leur style, et pourtant du même architecte.

dimanche, décembre 13 2009

Hotel Chelsea

Je vous propose ce soir une petite virée à New-York, plus précisément au 222 de la 23ème rue à l'hôtel Chelsea (adresse-guesguégné, la signature des grands).

Le bâtiment fût construit en 1883 et n'était pas un hôtel à l'époque, mais une coopérative gérant des appartements et était situé dans le quartier abritant quasiment tous les théâtres de la ville. Il faudra attendre 1905 pour que l'hôtel Chelsea ouvre ses portes suite à la banqueroute de la coopérative.


L'hôtel deviendra progressivement un haut lieu de la scène culturelle internationale, et ce sont ses occupants qui vont faire la renommée de l'hôtel au fil des années. En effet l'hôtel propose en plus de la location de chambre pour la nuit des chambres ou appartements qu'il peut louer à long terme, et accueille ainsi de nombreux musiciens, écrivains, directeurs de cinéma, etc. qui viennent y séjourner.

Ses murs verront la naissance de formidables œuvres (c'est là-bas qu'Arthur Clarke écrira 2001 : l'Odyssée de l'Espace, et plus près de nous les Libertines ont composé là-bas quelques titres des Babyshambles Sessions) mais aussi de véritables drames, pour n'en citer qu'un : c'est dans la chambre 100 que Nancy Spungen, la compagne de Sid Vicious trouva la mort en octobre 1978 dans des circonstances toujours pas élucidées (et j'ai envie d'ajouter probablement jamais, à moins de mettre Horacio sur le coup).

L'hôtel est cité dans de nombreuses chansons, comme par exemple Sara de Bob Dylan ou We Will Fall des Stooges ou encore Chelsea Hotel #2 de Leonard Cohen.

Je préfère, une nouvelle fois, faire confiance à ma fibre irlandaise pour vous proposer Streams of Whiskey des Pogues, clip mini-budget avec le grand Shane McGowan en slip rouge dans un transat :


The Pogues - Streams of whiskey

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