La minute culturelle

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légendes vivantes (ou presque :-D)

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dimanche, juillet 12 2009

Léo Ferré

Je vous propose un petit retour sur la vie truculente de ce pilier de la culture française du XXè siècle, car il est impossible de tout retracer tant sa carrière a été riche.
C'est en effet un des auteurs-compositeurs le plus prolifiques que nous ayons connus, en raison d'une carrière et d'une période d'activité extraordinairement longues, d'environ 46 ans durant lesquels il nous sortira une bonne quarantaine d'albums.

Cet homme a eu une vie extraordinaire, il est parti de Monaco (il avait la double nationalité française-monégasque, son père dirigeait le personnel du casino, siouplé) pour terminer anarchiste-nihiliste ...
Pas grand monde en a fait autant, ce qui montre l'originalité du personnage, et ce qui prouve qu'il avait des valeurs auxquelles il était attaché et pas mal de choses à dire ... Car Léo Ferré était avant tout un poète, ses chansons montrent bien son amour des mots et de la poésie ; beaucoup sont déclamées plus que chantées proprement dit, c'était du slam avant l'heure.
Au fil du temps il a su trouver son public, même si au départ ce n'était pas forcément gagné d'avance. Sur les premiers albums il s'agit davantage de poésie mise en musique que de compositions personnelles (poèmes de Verlaine, Rimbaud et Aragon entre autres). Ensuite vinrent quelques titres plus populaires, comme Jolie môme, C'est extra ou Avec le temps.

Il écrit plusieurs ouvrages, tantôt autobiographique (Benoît Misère), tantôt essayiste (Introduction à l'anarchie et à la folie - attention je précise qu'il s'agit de 2 ouvrages distincts, les anarchistes ne sont pas fous, et vice versa :-D ) ; il a même publié un recueil de lettres (Lettres non postées), plusieurs recueils de poèmes bien entendu, et composé une pièce de théâtre. Vous avez dit touche-à-tout ?

Tout au long de sa vie, la constante pour lui a été l'opposition, il aimait bien gueuler le père Ferré.
En vrac : il a refusé d'être commandeur des Arts et des Lettres, a refusé une invitation aux victoires de la musique, a refusé 2 fois de soutenir la campagne de Mitterand ... par contre il chantait quasiment tous les ans aux rassemblements anarchistes, et ce jusqu'à sa mort, le 14 juillet 1993.

Transition en béton pour une petite annonce :
Pour les festivités de ce 14 juillet 2009, les municipalités de Lille Métropole nous ont gâtés, avec pour demain soir le 13 Gérard Lenorman à La Madeleine (attention à l'arnaque, Gérard il ne se pointe qu'à 21h45, à 20h30 c'est Quentin de la Star Ac' ...) et le lendemain 14 vous pourrez applaudir Dave à Roncq, la classe.

Bonus :
Le magnifique titre Thank you Satan, une perle qu'il a dédiée à Bobby Sands, un membre de l'IRA décédé après une grève de la faim.
Et le non moins magnifique Il n'y a plus rien
Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir ...

lundi, juin 15 2009

Travis Barker

Ce nom parlera sans doute aux plus punks d'entre vous, Travis Landon Barker étant le batteur de Blink-182 et de quelques autres projets parallèles à Blink, comme Box Car Racers ou plus récemment +44 (prononcer plus fourty-four si vous voulez être un vrai djeun's).

Ce batteur extrêmement doué (plusieurs magazines le comptent parmi les meilleurs batteurs du monde en activité, et il a fait 3 couvertures de Drums) a la particularité d'être assez éclectique dans ses choix, et dans les projets auxquels il participe. Même si sa carrière se construit essentiellement sur des rythmes rocks / punks, on le retrouve également sur des albums Drum'n bass ou aux côtés de MC's sur scène, jouant à fond la carte hip hop (prononcer H.I.P H.O.P si vous voulez être totalement has been ... Sydney si tu me lis :-D ).

C'est d'ailleurs sur une vidéo hip hop que vous pouvez l'admirer ici en studio :
(jingle transition)

Pourtant pas trop amateur du genre, force est de constater sur ce morceau l'engagement et l'énergie déployée, la précision du geste et la maîtrise de l'instrument ... tant dans les passages doux que dans les passages plus musclés.
Comme tout vrai musicien, on a l'impression qu'il fait corps avec son instrument, il ne cherche pas les toms, on dirait qu'ils viennent vers ses baguettes ... Ch'est trop bieau ch'qu euj' raconte.

Bon, et sinon comme tout vrai rocker, il est un peu barré dans sa tête, il a une collection de tatouages sur le corps, chacun ayant une signification particulière car étant arrivé à un moment particulier de sa vie (les explications complètes ou presque ici).
Au rayon des collections, on peut aussi ajouter une belle collec' de guetto blasters (comme celle qu'il a sur le bide), ces vieilles stéréos portables de gangsters (portée sur l'épaule façon Shaquille O'Neal qui rentre de son playground) et une belle collec' de Cadillac avec une préférence marquée pour les millésimes '66.

Le plus étonnant, c'est qu'il n'a eu besoin de personne, il n'avait aucune relation, aucun parent dans le milieu de la musique, il s'est construit absolument seul ... peut-être ça le secret des vrais génies, pas besoin de les forcer.

D'ailleurs c'est écrit sur ses doigts :-D


Pour terminer le bonus qui tue : un live de Box Car Racers (attention y de la pisseuse au premier rang)
Les plus fines oreilles auront reconnu la dernière piste de l'album de Box Car Racers (éponyme), la seule piste complètement instrumentale.

samedi, mars 14 2009

Fantaisie militaire

Comme vous le savez sans doute, depuis cet après-midi Alain Bashung n'est plus.
Y a un truc qui a fait masse ...
(elle était facile)
Puisqu'on va vous gonfler avec ça pendant les quelques jours qui vont suivre, voire les quelques semaines, et que chaque journaliste va y aller de son petit hommage et de son petit mot, je vous propose ce soir de centrer la minute culturelle uniquement sur l'album Fantaisie militaire, quitte à restreindre un peu le génie de l'artiste.


Cet album est un des plus noirs de Bashung, il arrive à un moment difficile de sa vie (juste après son divorce) et la seule lueur d'espoir arrive sur la dernière plage, Angora.
Tout au long de cet opus, on retrouve un artiste blessé, quasiment dépressif, et surtout ravagé par l'alcool. Il restera cependant pareil à lui-même concernant l'interprétation, il alterne avec brio les passages où il joue le rocker intouchable, limite macho, et le crooner fragile et vulnérable. On le retrouve toujours là où on ne l'attend pas, c'est l'artiste à contre-courant par excellence, c'est sans doute ce qui caractérise le mieux l'ensemble de sa carrière.

Poète touchant, amoureux désabusé, alcoolique un peu paumé ... Fantaisies militaires est le reflet et le mélange de tout ça à la fois, un peu comme son auteur. Curieusement, c'est un de ses albums qui sera le mieux accueilli par le grand public, notamment grâce au titre La nuit je mens.
Si Bashung était un interprète hors normes, il a été merveilleusement servi par des paroliers non moins originaux que lui, notamment Jean Fauque ou Boris Bergmann qui lui ont offert ses plus beaux titres (selon moi, je n'ai pas la prétention de détenir l'objectivité des Inrockuptibles :-p) : juste pour le plaisir on peut se refaire un petit Vertige de l'amour, Gaby oh Gaby, Osez Joséphine, je ne vais pas me lancer dans une liste exhaustive, il y en a tant d'autres.


Actif jusqu'à la fin de sa vie, on pouvait encore le voir sur scène jusqu'à cette semaine ... il se payait même le luxe de participer à des projets parallèles (notamment les aventuriers d'un autre monde avec lesquels il avait fait 6 dates en 2008). Son dernier album Bleu pétrole est sorti début 2008, et a crevé l'écran aux dernières victoires de la musique en raflant 3 trophées il y a quelques jours à peine.

Pour finir en beauté tout de même, une reprise que je trouve particulièrement touchante, ce sont Les mots bleus de Christophe dans une version "à fleur de peau" qui convainc bien plus que la version originale quelque peu nasillarde et à l'interprétation mélodramatique un tantinet trop prononcée à mon goût ...

mercredi, décembre 10 2008

A change is gonna come

Juste parce qu'une minute ne suffirait pas pour ce génie de la soul qu'est Sam Cooke, on va restreindre à une chanson, probablement une des plus belles qu'il n'ait jamais écrite, la plus intense et la plus porteuse d'espoir sans doute.
C'est en fait en réponse à Blowin' in the Wind de Bob Dylan que Sam Cooke a écrit A Change Is Gonna Come (en 1963).


Sam Cooke - A Change Is Gonna Come

Il a été touché personnellement par cette chanson qui était parmi les premières du genre, et qui allait devenir un des symboles de la lutte pour les droits civiques dans les années 60. A son tour il a souhaité apporter sa pierre à l'édifice en composant une espèce d'hymne plein d'espoir pour les afro-américains, en annonçant un prochain changement des mentalités et une possible fin des discriminations envers les noirs.

L'élément déclencheur a été une nuit au trou, le 8 octobre 1963 lorsqu'il tenta de donner un concert avec son groupe dans un hôtel réservé aux blancs en Louisiane. Évidemment, ils se sont faits arrêtés pour trouble de l'ordre public et ont donc terminé en taule (quasiment la même raison pour laquelle Ray Charles a été interdit de se produire dans toute la Géorgie).
Il est certain qu'après une expérience comme ça, on rêve de liberté ...
La chanson restera comme un de ses plus grand succès, et deviendra également un des hymnes de la lutte pour les droits civiques, sera sur la BO de Malcolm X et elle en inspirera d'autres (Marvin Gaye et son What's Going On pour ne citer que lui).


Au sommet de sa gloire, Sam Cooke est retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel en 1964, dans des circonstances jamais clairement élucidées, mais vraisemblablement pour une sombre histoire de prostituée qui aurait changé d'avis au dernier moment ...
(En même temps ça ne se fait pas de changer d'avis au dernier moment)
Un beau gâchis ...

Pour conclure en beauté quand même, un petit classement à la con (ça faisait longtemps) : la chanson arrive en 12è position sur les 500 meilleures chansons de l'Histoire (classement Rolling Stone).
http://www.rollingstone.com/news/story/6595857/a_change_is_gonna_come

Bonus en vrac :
Qui dit belle chanson dit belles reprises, dur de faire un choix, beaucoup de versions très différentes mais toutes touchantes, chacun dans leur style
Al Green
Terence Trent d'Arby

lundi, novembre 24 2008

Wilt the Stilt

De son vrai nom Wilton Norman Chamberlain, Wilt Chamberlain pour les intimes, et Wilt the Stilt ou The big Dipper pour les initiés, c'est tout simplement un des meilleurs joueurs de basketball que cette terre ait jamais porté.
Originaire de Philadelphie et né en 1936, le petit Wilt a une santé fragile et échappe de peu à une pneumonie. Il est doué et intéressé très jeune par le sport, cependant c'est d'abord l'athlétisme qui retiendra son attention. Étant déjà très grand et assez fin à l'époque, il faisait de belles performances en saut (hauteur et triple) et en demi-fond.

Il se tourna vers le basket au moment de décider de gagner sa vie avec le sport, car à Philadelphie, le basket était (et est toujours) roi. Il obtient d'excellents résultats d'abord au lycée avec les Overbrook Panthers, puis à l'université à Lawrence (Kansas). Il profitera de ces années pour mettre au point ses armes offensives favorites, à savoir le bras roulé (mais il n'arrive pas à la cheville d'un Guigui en forme) et les dunks (là par contre, Guigui tu peux t'accrocher ...), et puis aussi pour tirer le meilleur parti de son physique hors du commun (2m16 et 125 kg, ça aide).


En 1958, Chamberlain n'est pas encore professionnel et on parle déjà de lui aux 4 coins du pays, il vient de terminer son année junior en université, et ne veut pas attendre la senior pour passer pro. Seulement à cette époque, on n'est pas autorisé à être drafté en NBA si on n'a pas fait son année senior ; ce qui va l'amener à jouer pour les Harlem Globe Trotters.
(Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est des mecs qui se font chier en jouant normalement, alors ils font un peu tout ce qui leur passe par la tête en jouant, ceci donne une petite idée du concept)

A l'issue de l'année 59, il rejoindra Philadelphia et bâtira peu à peu sa légende, qui est bien trop longue pour être contée dans une minute ...
Juste quelques records, parmi les plus célèbres :
- Le plus énorme, qui tient toujours, est sans doute celui des 100 points marqués en un seul match (pour vous donner une idée de la performance, il y a des matchs qui ne dépassent même pas les 100 points par équipe ...)
- Une moyenne sur la saison 61-62 à 50,4 point par match
- 55 rebonds en un seul match (ça fait rêver un petit barbu hargneux du rebond)
- 2 fois champion NBA, MVP (most valuable player pour les non-initiés) des finales, 4 fois MVP de la saison, 13 fois dans la All Star Team ...
Lorsqu'il prend sa retraite, il est le meilleur marqueur de l'histoire de la NBA, record qui a été battu depuis par seulement 3 personnes : Abdul-Jabbar, Malone et His Airness Jordan.

Bonus :
Admirez cette belle photo dans l'effort, c'était le temps où les Converse s'appellaient des Chuck Taylor et étaient réservées aux parquets, et non aux cours d'école branchées ...


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