La minute culturelle

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albums mythiques

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dimanche, juillet 10 2011

Hungry Heart

Pour rester dans la continuité du dernier billet, je vous propose aujourd'hui le magnifique Hungry Heart sorti en 1980 sur l'album non moins magnifique The River.


Ce titre est intéressant car c'est le premier vrai hit du Boss et c'est véritablement celui qui a permis de prouver qu'il était capable de sortir aussi des bons singles.

Jusque là son second album Born to run avait bien marché, ses concerts étaient tous pleins, mais aucun de ses titres n'avait vraiment affolé le Billboard, affront qui sera réparé avec celui-ci.
Le détail marrant à propos de cette chanson, c'est qu'elle a failli ne jamais figurer sur un de ses propres albums, car elle avait été écrite à l'origine pour les Ramones ...
Mais une fois qu'il l'a faite écouter à son producteur Jon Landau ce dernier lui a gentiment fait comprendre qu'il fallait qu'il arrête d'écrire des tubes pour les autres et qu'il en garde un peu pour lui.
(en même temps 2 ans auparavant il avait écrit Because the Night pour Patti Smith qui avait fait écouler l'album Easter à des millions de copies ...)

Petite précision pour le passage où il se la donne au volant d'une Porsche 550 Spyder : c'est une réplique donc il n'a aucune raison de se la donner
:-D

Une petite reprise sympathique, acoustique par un artiste espagnol inconnu chez nous, Pajaro Sunrise.
(Les amateurs de clips kitchounes et décalés seront servis au passage)
Cette version a le mérite de faire la part belle à la mélodie, même si on perd au passage le piano qui lie le tout sur la version originale ...

vendredi, juin 10 2011

Dazed and Confused

Une valeur sûre du répertoire rock ce soir ...

En fait ce titre est intéressant car c'est une des plages phare du 1er album de Led Zeppelin, mais ce n'est en un certain sens pas une de leur composition originale et c'est pourtant celle que tout le monde connaît.
Ce titre a été écrit initialement par un certain Jake Holmes en 1967 et c'est du pur folk, quasiment sans accompagnement - même pas de batterie !

Dans la foulée les Yardbirds ont fait leur version et c'est là qu'entre en scène le génie de Jimmy Page (car faut-il le rappeler, les Yardbirds sont les prémices du grand Zeppelin) et on voit ici nettement le tournant musical que ça prend, ça n'a déjà plus grand chose à voir avec la version gentillette de Holmes.

Ce n'est pas aussi abouti que la version qui a fait le tour du monde, mais c'est déjà bien retravaillé ...
A noter que cette version est créditée Jimmy Page, et non plus Jake Holmes.

Les Yardbirds splittent officiellement en 1968 et les membres de ce qui allait devenir Led Zeppelin continuent à peaufiner cette version. Cette dernière est de loin ma préférée et ce diable de John Bonham derrière la batterie n'y est sans doute pas étranger ...
La basse est extraordinaire, la guitare est dantesque, la batterie est plus qu'inspirée ; il n'y a RIEN à jeter, profitez-en mesdames messieurs c'est énorme.

Au rayon des trucs intéressants, on pourra noter l'utilisation d'un archet pour faire "gémir" la guitare sur le pont, fait rarissime dans le rock'n'roll ... et au rayon des mesquineries on pourra aussi noter le fameux Jake Holmes qui s'est tenu tranquille pendant 40 ans et qui a intenté une action en justice l'an passé pour plagiat. Je pense ne pas me tromper en disant que ça sent l’appât du dollar.

Pour le petit bonus, la photo sur la pochette est tirée de l'accident survenu en vol à bord du dirigeable Hindenburg en mai 1937 (techniquement il volait encore lorsque la photo a été prise, mais ça sentait le roussi comme on dit).

Pour la faire courte : il volait tranquille, un incendie d'origine toujours indéterminé à ce jour a éclaté et 37 secondes plus tard, le gros ballon s'éclatait par terre, emportant avec lui la vie de 36 passagers.

Mais si ce drame n'avait pas eu lieu, la pochette n'aurait pas été celle qu'on connaît, et si ça se trouve la musique pressée dans les microsillons dans la pochette n'aurait pas été aussi bonne ...
Un battement d'ailes de papillon à un bout du monde ...
:)

samedi, juin 4 2011

Farewell Angelina

Après une petite période d'inactivité la minute reprend doucement du service ...
Et pour me tirer de cette pause prolongée, il fallait vraiment quelque chose d'exceptionnel, d'inattendu et de saisissant.

Pour changer un peu ce n'est pas du hard rock, ni même du rock tout court, mais la voix de Joan Baez vous saisit immédiatement et vous emporte pour un beau voyage au fil des titres de cet album.
Morceau à l'origine écrit par Bob Dylan, le titre Farewell Angelina qui donnera donc son nom à l'album trouve beaucoup plus de puissance et de profondeur que dans la version de Dylan et c'est aussi grâce à sa voix et ses reprises que Dylan s'imposera dans la scène musicale de l'époque.

A noter que c'est le 1er album où elle a recours à une guitare électrique pour l'accompagner (les folkeux purs et durs crieront au scandale).

Je ne vous propose pas Farewell Angelina à l'écoute, mais The Wild Mountain Thyme qui permet davantage d'apprécier la voix de soprano de "la reine du folk"

Pour conclure on ne change pas les bonnes vieilles habitudes ...
Ce soir pour la reprise qui fait mal je vous propose une paire de grosses lunettes qui a vaguement traduit les paroles et qui chante avec un accent douteux ...
ah pardon, on m'annonce en régie que derrière la paire de lunettes se cache Nana Mouskouri :)

mardi, août 3 2010

What'd I say

Revenons à des choses plus sérieuses, avec ce petit bijou du grand Ray.

Le disque est sorti au milieu de l'année 1959 et le titre a été composé quelques mois plus tôt, totalement improvisé lors d'un concert où il devait meubler encore un peu une fois que la set list officielle était arrivée à son terme.


Le morceau est célèbre pour son pont façon gospel où les choristes, les Raelettes (en fait les Cookies rebaptisées ainsi quand elles ont commencé à tourner avec Ray), répètent ce que Ray chante.
C'est ce qui rend ce titre particulièrement intéressant, car de nombreux historiens de la musique attribuent la naissance de la soul music à What'd I say, qui mélange pour la première fois blues et gospel, et c'est aussi ce qui fera que Ray Charles restera à jamais dans l'histoire.

Il a en effet carrément créé un nouveau genre musical avec ses compositions, ce n'est pas à la portée de la première chacalette qui fait un disque.
(pas de nom, on reste sage)

Voici la version courte (la version originale fait 6'30)

Je laisse le mot de la fin à RollingStone qui a écrit à propos de ce titre que les grognements et gémissements échangés entre Ray et ses Raelettes étaient ce qui se rapprochait le plus d'un orgasme radiophonique durant l'administration Eisenhower aux Etats-Unis.

Pour le bonus le choix est difficile ... côté anglo-saxon quasiment tout le monde a repris ce titre, côté français il y a eu la célèbre adaptation pour les Chats Sauvages ; qui a donné Est-ce que tu le sais ?.
Cette chanson a également été reprise par Sylvie Vartan, et c'est cette version que je vous propose (admirez le déhanché, elle était au top Sylvie).

vendredi, juillet 2 2010

Purple Rain

Du lourd encore une fois ce soir avec ce magnifique album de Prince sorti en 1984, spécialement écrit pour le film éponyme qui est sorti la même année et qui est inspiré de son histoire.


(spéciale dédicace à Guigui sur la chemise :-) )

Comme tous ses albums, celui-ci ne déroge pas à la règle puisqu'il est entièrement composé par Prince, et entièrement enregistré par lui-même également. Formidable artiste, il joue de plus d'une vingtaine d'instruments et les enregistre tour à tour, puis place les voix et mixe tout de A à Z.

Purple Rain est sans doute le moins funk et un des albums les plus pop-rock sortis par le love symbol, et on y retrouve différents styles de chansons, ça va de la balade où on peut emballer à mort (la plage titulaire) à des titres un peu moins tranquilles et plus rythmés, dont fait partie celui que je vous propose ce soir à l'écoute : When Doves Cry qui est juste un petit bijou.

On accroche ou on n'accroche pas avec le personnage, certes un brin mégalo en Love Symbol ou en The Artist Formerly Known as Prince, il n'en demeure pas moins un excellent musicien et un artiste aussi créatif que novateur.

On enchaîne sur le bonus, il y a eu quelques reprises de When Doves Cry qui méritent la prison ferme (dont une de Lady Gaga, c'est juste pour donner une idée ...) donc je m'abstiendrai.
Je vous propose donc la pochette de Lovesexy sorti en 1988, et qui fit un petit scandale à l'époque car on l'y voit quelque peu dénudé dans une pose angélique. Pour la petite anecdote ceci n'est pas la pochette originale, qui fut censurée car le pistil de la grosse fleur à gauche (d'une forme assez particulière ...) était juste au niveau de son coude, et un peu plus tourné vers le haut ... la grande classe quoi.
Évidemment, la maison de disque a flairé l'embrouille direct et ils ont trouvé ce compromis.


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