La minute culturelle

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jeudi, août 11 2011

Gentullio Campagnolo

Petite minute historique ce soir, hommage à un grand monsieur de la petite reine j'ai nommé Gentullio Campagnolo.
Pas grand monde le sait, mais si on a des vitesses sur nos vélos, c'est grâce à lui ...

Cycliste italien du début du siècle, il a inventé de nombreuses choses pour améliorer le confort et le plaisir cycliste, si bien qu'il a fondé la société qui porte son nom en 1933.


Cette société est spécialisée dans la fabrication de "périphériques" donc d'accessoires (dérailleurs, pédaliers, moyeux, etc...) ils ne produisent pas de vélos complets, mais ces accessoires se retrouvent sur les vélos les plus prestigieux de la planète, et ce depuis la création de la société.

Pour l'anecdote, ce qui lança la société est le système de blocage rapide des roues de vélo, qui est désormais utilisé par tout le monde sans exception mais qui était inconnu à l'époque. Et ce qui le décida à remplacer le système traditionnel vis-écrou est un malencontreux abandon dans la neige du col de Croce d'Aune, dans les Dolomites en 1927.
Il y perdit la victoire à cause d'un écrou bloqué, qui l'empêcha de réparer une crevaison malheureuse au sommet.
Ni une, ni deux, en rentrant à la maison il a commencé à réfléchir au moyen d'éviter ce genre de mésaventure (en même temps il devait avoir les nerfs).

Ceci explique aussi le logo de l'entreprise, où on voit des petites ailes qui sortent de l'axe de la roue derrière le blocage rapide, pour symboliser la légèreté de l'opération.


En bonus pour les férus de technique la copie du brevet original du premier dérailler type "Cambio Corsa" (ma che) est dispo à cet endroit et pour les moins férus de technique, un vibrant hommage du cannibale lors des funérailles de Tullio, disparu en 1983.

mercredi, août 25 2010

Francesco Moser

C'est au tour du shérif (lo sceriffo) d'avoir le droit à sa minute ce soir ...

Pas pour sa carrière hors du commun car elle ne l'est pas vraiment, même si ferait pâlir n'importe quel coureur "moyen" qui se contente de victoire d'étapes sur les grands tours, ou de rouler pour ses leaders.


Moser a un très beau palmarès, mais s'il est rentré dans l'histoire du cyclisme c'est parce qu'il a apporté quelque chose de complètement nouveau, il a réellement révolutionné le vélo de piste et a jeté les bases des vélos modernes dans ce domaine.

Il a enchaîné les victoires vers le milieu des années '70 et au début des années '80 il faut bien dire qu'il était un peu sur le retour ... alors il s'est focalisé sur un objectif, qui était le record de l'heure détenu depuis 1972 par un certain Eddy Merckx.
Il s'est imposé une longue préparation physique, et a décidé de développer son propre vélo spécialement conçu pour la piste, qui n'a plus grand chose à voir avec un vélo de route.


Ce qui frappe en premier c'est évidemment la géométrie inhabituelle du cadre, la selle haut perchée et le cintre bullhorn loin en avant.
La roue avant est plus petite que la roue arrière (dans le jargon on appelle ce type de vélo un "plongeant"), les roues lenticulaires ont fait l'objet d'études en soufflerie, une première à une époque où la majorité des voitures ne bénéficient pas de ce traitement.

Au verdict du chrono, ça paie puisqu'en 1984 Moser parcourt 51,1 km en une heure, soit un bon kilomètre et demi de plus que le record d'Eddy Merckx ... mais au final ce record ne sera pas homologué car l'union cycliste internationale a jugé que Moser disposait d'un vélo technologiquement beaucoup plus avancé que Merckx.
Un peu paradoxal me direz-vous ; mais cela aura au moins permis de jeter un pavé dans la mare du vélo de piste, et tous les vélos dessinés après ont repris ce type de géométrie, preuve que Francesco a gagné son pari.

Pour le bonus, je vous propose un défi ...
Regardez le sponsor qu'il avait quand il a battu le record de l'heure, et osez-me dire que ce blog n'est pas vraiment bien fait ?
:-D


C'te classe quand même :-)

samedi, décembre 26 2009

Ernest Csuka

Il y a quelques jours s'en est allé un grand monsieur du vélo ...
Tout le monde connaît ma passion pour la petite reine, je me devais de lui rendre un petit hommage et d'essayer de faire connaître son art - car à ce niveau-là c'est de l'art.


Impossible de parler d'Ernest Csuka sans parler des cycles Alex Singer, atelier de cycles où il est rentré en tant qu'apprenti en 1944 et qu'il reprit définitivement en 65, au décès de sont grand-oncle Alex.

La maison Singer se bâtit au fil des ans une solide réputation grâce à la qualité de ses vélos, surtout de ses randonneuses et de ses tandems. Les weekends étaient souvent occupés par des concours ou des courses - aussi bien Alex qu'Ernest furent tous deux de très bons coureurs - et cela leur donnait l'occasion d'utiliser les cadres et le matériel qu'ils montaient pendant la semaine.


Les vélos Alex Singer sont conçus et assemblés par des amoureux du vélos pour des amoureux du vélos, c'est là le secret de cette entreprise familiale.
Un des rares ateliers où vous pouvez obtenir une machine totalement sur mesure, vous prenez un rendez-vous afin d'expliquer ce que vous recherchez précisément ; et dans les semaines suivantes l'objet du désir prend doucement forme, à coups de tubes en acier Reynolds et de raccords chromés.

Et au final, l'artiste se lançait dans la construction du vélo avec pour unique aide le dessin qu'il avait maculé d'annotations lors du rendez-vous, et donnait libre cours à son savoir-faire.


Allez en parler à M'sieur B'twin ...

Une sortie en hommage est prévue à Paris ce lundi, rendez-vous au Palais Royal à 14h.

dimanche, octobre 11 2009

Pignon fixe

Aussi appelé fixie (de l'anglais fixed gear), le vélo à pignon fixe a ceci de particulier qu'il ne possède pas de roue libre, ce qui explique son nom. La roue est donc solidaire du pignon, et donc du pédalier, dans les deux sens aussi bien en marche avant qu'en marche arrière.
Ceci en fait donc le seul vélo au monde à pouvoir tenir la position d'équilibre parfait, ou à pouvoir rouler en marche arrière. A l'usage, on doit pédaler en permanence sur le vélo (même dans les descentes) et c'est pourquoi ce vélo était à l'origine utilisé par les coureurs cyclistes pour l'entraînement pendant l'hiver, pour pédaler le plus possible.


Aujourd'hui, il est la coqueluche des coursiers à vélo, essentiellement parce que le système fonctionne sans maintenance, et qu'avec de l'entraînement on peut être extrêmement rapide avec ce genre de vélos.
Au début, il est conseillé de garder un frein (l'avant) mais quand on maîtrise vraiment, on peut tout virer, il ne reste plus aucun frein et on régule la vitesse du vélo uniquement avec ses jambes ...

Depuis une dizaine d'années on voit également la pratique du pignon fixe en tant que sport à part entière se développer aux États-Unis et en Angleterre, avec des concours de tricks et des teams qui se sont organisés, exactement comme pour le skate ou le roller.

Je vous laisse découvrir l'avis de Juliet Elliott, membre du team Charge Bikes


Juliet Elliott - Charge Bikes

(avec une belle gamelle dans les feuilles, prise avec le sourire)

Il est bien entendu possible de convertir un vélo à roue libre en pignon fixe, il suffit de changer le moyeu pour un fixe (ou souder les billes du roulement de la roue libre ...) et le pédalier ; le plus dur étant à mon avis de trouver le bon compromis de développé suivant l'usage qu'on aura de son vélo (plutôt piste ou plutôt urbain).
Le plus important est de partir d'un bon cadre, mais la plupart des vélos de route français ou italiens des années 60 à 80 font une très bonne base.
Affaire à suivre ...

dimanche, mai 24 2009

Sturmey Archer

Une toute petite minute culturelle sur ce concentré de technologie qu'est le moyeu AR "Sturmey Archer" des vélos hollandais. L'idée de base est d'intégrer tout le système de changement de vitesse dans le moyeu arrière, il n'y a pas de pignons apparents comme sur les vélos que nous connaissons dans nos contrées. Les vitesses passent à l'aide d'une petite chaîne qui tire sur un axe qui décale un pignon primaire sur un train épicycloïdal, on passera sur les détails, mais c'est un petit bijou de technologie, il y a même un mini-embrayage et tout :-)


Déjà à la base, l'idée est loin d'être conne, et en plus ça semble assez improbable de faire rentrer tout ce petit monde dans un moyeu à peine plus gros qu'un moyeu classique. Eh bien ils y sont arrivés, c'est déclinable jusqu'à 7 vitesses et ça fonctionne comme ça depuis plus de 100 ans. A l'usage, c'est assez bluffant car on peut passer les vitesses sans que la roue tourne (le gros avantage par rapport à un système où la chaîne engrène en direct sur les pignons) et le système est donc quasiment impossible à faire dérailler. (Je dis quasiment car on n'est jamais à l'abri d'un défi à la con, je vous vois venir et je tiens à mon vélo)

Sturmey Archer a également développé pendant la guerre pour l'armée hollandaise un système de dynamo intégrée dans le moyeu avant, concept également très en avance sur son époque. (Dans la série des toquards qui n'ont rien à faire de leurs soirées, je crois qu'on tient un winner ici, qui a l'air particulièrement fier de la dynamo hub de son Raleigh 1972)

Ci-joint un article extrait de la revue The Cyclist datée du 19 novembre 1902, où ces vieux rosbifs sont fiers de présenter cette boîte de vitesse révolutionnaire, et une vue éclatée du système pour voir en gros à quoi ça ressemble (Et c'est là qu'on prie pour que le mien ne lâche pas parce que je me vois pas l'ouvrir et le remonter ce truc ^^)

Le site d'un passionné (ou un gros ouf, ça dépend comment on le prend) qui a répertorié tous les modèles depuis les origines http://sheldonbrown.com/sturmey-archer.html

Et l'histoire détaillée de la société S-A http://www.sturmey-archerheritage.com/index.php

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