La minute culturelle

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autour de la cuisine

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lundi, décembre 29 2008

Carambar

Ou peut-être devrais-je écrire Caram'Bar, puisqu'il y avait bien une apostrophe au début.
La naissance de la confiserie remonte à 1954, et le miracle s'est opéré dans une ville bénie des dieux, est-il encore nécessaire de le rappeler ?
Pas vraiment, mais j'aime bien :-p
C'est donc à l'usine Delespaul-Havez de Marcq-en-Barœul que le Carambar est né, les exploitants cherchaient des idées pour ne pas perdre un surplus de cacao (l'usine produisait alors exclusivement des bonbons et des dragées au chocolat). Ils ont alors associé ce cacao à du caramel, essayé plusieurs dosages et c'était parti.
La petite histoire (pour ne pas dire légende urbaine) veut que la machine se soit déréglée au moment de fabriquer les bonbons, ce qui fait qu'au lieu de sortir dans un format "classique" ils sont arrivés bien plus allongés et c'est ce qui leur a donné leur nom : du caramel en barre ...


Pesant 10g et mesurant 62mm à la naissance (tout petit bébé), il a connu quelques évolutions minimes de taille, de packaging comme on dit maintenant, mais surtout de prix. Initialement proposé à 5 centimes, il était idéalement placé sur le marché du bonbon car il permettait aux enfants de s'en acheter avec la monnaie du pain par exemple.
Aujourd'hui le prix officiel annoncé est de 10 cents, je regarderai plus en détails la prochaine fois que je passerai à ma boulangerie ;-)

Il y a un autre élément qui est introduit avec les Carambar, et qui est du point de vue Marketing assez génial : ce sont les points fidélités D.H.
Les fameuses blagues ne sont introduites qu'en 1969, jusqu'à cette date les enfants collectionnent les points figurant sur les papiers des bonbons, et lorsqu'ils en possèdent suffisamment peuvent recevoir de beaux cadeaux. Par exemple à 5000 points on avait un ballon de foot ...
Oui je vous vois venir, un gamin qui s'empiffre 5000 Carambar, y a des chances qu'il ne puisse plus courir après le ballon ...
Mais c'est justement là qu'est la puissance de l'idée, ça force les enfants à mettre leurs points ensemble et à faire une collection commune pour la classe par exemple.
(c'est un peu du communisme éducatif si on veut, et c'est né à Marcq ... spéciale dédicace aux bolchéviks qui se reconnaîtront :-D )

En 1969 apparaissent donc les célèbres et désormais cultes blagues Carambar, tellement cultes qu'elles sont rentrées dans le langage commun pour désigner une vanne pourrie. Je ne rabaisserai pas la minute culturelle à citer des blagues Carambar, donc je vous laisse puiser dans vos propres souvenirs, vous en avez forcément une bien pourrie en tête ...


Le bonus est un bonus collectif : la prochaine fois que vous vous ferez ch*** au boulot, pensez au monsieur qui passe sa journée à contrôler des Carambar ... et dites-vous qu'il y a toujours plus mal loti que vous. Vous trouverez enfin ici le gros dossier Marketing officiel, pour ceux que ça intéresse.

jeudi, août 28 2008

Noix de muscade

Minute culturelle placée sous le signe de la nature et de l'épice ce soir ...
Je passerai sur l'histoire de la noix de muscade et les multiples guerres entre Portugais et Hollandais pour le contrôle des îles indonésiennes où le précieux arbre pousse, intéressons-nous ce soir à la noix elle-même.


En fait la noix de muscade telle que nous la connaissons n'est qu'une partie de ce que donne le muscadier.
Évidemment, ce n'est qu'une partie : c'est la noix me répondrez-vous ...
Oui, c'est la noix ; et dans ce cas on peut aussi utiliser l'arille comme condiment.
L'arille, c'est l'enveloppe qui est intercalée entre la noix et la coquille. Pour prendre un exemple connu, le litchi est un arille - lorsqu'on mange un litchi, on ne mange bien que la chair autour du noyau.
Et dans le cas de la noix de muscade, l'arille peut être consommé lui aussi, ça s'appelle du macis. Il aurait un goût sensiblement comparable à la noix, mais plus doux et plus enveloppant.


La petite surprise avec la noix de muscade vient des quantités recommandées par diverses institutions de santé publique. Ingérée en quantité suffisante, elle peut être un sérieux hallucinogène, voire un poison.
Une dose comprise entre 10 et 40g pour un adulte peut provoquer délires, distorsion de la vision, euphories, etc. et une dose de 60g peut entraîner une chute dans le coma voire la mort.
Pour ceux qui seraient tentés de tester, il y a une liste d'effets secondaires à ne pas négliger : nausée, démangeaisons, sensibilité oculaire, saignements du nez, diarrhée ...

Soyez prudents la prochaine fois que vous assaisonnerez votre purée
:-D

lundi, août 11 2008

Bamkuch

D'abord, mise au point sur la prononciation : ça se dit "bamkourr" (avec un bon accent lorrain, ça aide).
Il n'est donc nullement question de lingettes pour bébé, il s'agit d'un gâteau luxembourgeois qui est traditionnellement réservé aux baptêmes, communions ou mariages.
L'origine de ce gâteau n'est cependant pas luxembourgeoise, mais autrichienne. La première trace écrite décrivant précisément la recette remonte à 1862 dans un livre de cuisine écrit par le médecin du prince de Brandebourg, mais d'autres écrits racontent que déjà au Moyen-Âge on faisait flamber du pain autour d'un axe.

Voilà la particularité du gâteau :
il s'appelle "bamkuch" en luxembourgeois, ou "Baumkuchen" en allemand ce qui signifie gâteau-arbre, en raison de son aspect et de la manière dont il est fabriqué. Il n'y a pas de moules comme pour les gâteaux ordinaires, il faut faire tourner la pâte autour d'un axe dans des flammes.
C'est une pâte toute simple, du genre pâte à crêpes avec du rhum ou du cognac dedans.
Le but de la manœuvre est d'obtenir une superposition de couches très très fines, certaines un peu brûlées et certaines moins.
Voilà le bazar en action
Une fois terminé on obtient donc une sorte de bûche plus ou moins cylindrique, avec une section assez irrégulière qu'on coupe soit en parts normales, soit en fines tranches.


Avec un petit café, c'est un délice.
Donc en plus des clopes et de l'essence pas chères, voici une raison de plus d'aimer nos voisins luxembourgeois :-p
Bon enfin pour conclure, aucune idée du pourquoi, mais au Japon ce gâteau est considéré comme THE ultimate dessert, la pâtisserie la plus fine et la meilleure qui soit.

http://www.kruse-baumkuchen.de/BK-Herstellung.htm

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