La minute culturelle

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automobile

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samedi, septembre 19 2009

106 kid

Une minute qui me taraude depuis pas mal de temps, consacrée à celle par qui tout a commencé ...

Quand je dis "tout" c'est en fait mon histoire avec les automobiles et ma passion pour les 106, puisque ce fut ma première voiture (petite larme au coin de l'œil). La 106 kid, ou le concept génial de la voiture sans option du tout, qui ne consomme rien, qui ne coûte quasiment rien en entretien et ne tombe jamais en panne - ou presque jamais pour rester réaliste.


Public visé : les étudiants fauchés et les petits vieux pas moins fauchés :-)
La base est en fait une 106 XN, l'entrée de gamme 106, et elle était disponible au départ (sur la version phase 1) en blanche, rouge, bleue ou noire ; et avait la particularité d'avoir des sièges en jeans d'une élégance sans pareille. D'ailleurs c'était le gros atout de la voiture, la publicité de l'époque avait bien marqué les esprits grâce à cette sellerie en jeans. Mais si, rappelez-vous, le beau gosse qui va se baigner et qui se fait voler ses vêtements ... si ça ne vous dit rien, voilà un petit rafraîchissement de mémoire.

Mis à part ces fameux sièges, la voiture n'avait rien du tout, même pas de prise allume-cigare ... En option on pouvait avoir une peinture métallisée, et un autoradio, et c'est tout. Le détail qui tue, c'est les enjoliveurs : ils étaient gris sur toutes les couleurs de caisse sauf sur le blanc, dans ce cas les enjoliveurs étaient également peints en blanc, la grande classe.

954 cm3 et 45 chevaux sous le capot, ça peine un peu sur autoroute mais ça suffit déjà pour se faire des petites frayeurs de temps en temps. En tous les cas, avec l'équivalent de 40 euros on pouvait faire 750-800 km et ça c'était vraiment pas mal.
Pas d'ABS, pas d'électronique, rien du tout ... ça veut aussi dire jamais de pannes. Même l'hiver plus que rigoureux du fin fond de la Bavière n'a pas eu raison de sa fiabilité, rien à signaler en 8 mois passés là-bas (avec des journées entières où ça ne passait pas au-dessus de 0°C quand même, c'est pas les tests de l'extrême en Sibérie, mais limite).

C'est elle qui succéda donc à la BEN 57 que tout le monde connaît, qui elle-même succéda à ma DAM 59 actuelle :-)
Par ailleurs à propos de la DAM, en guise de bonus j'ai une petite vidéo avec une bonne recette de pizza proposée par Jeremy Clarkson, le présentateur de la légendaire émission Top Gear qui est diffusée sur la BBC depuis 1977.


Peugeot 106 S16

La comparaison avec la Viper est plutôt flatteuse, elle a seulement 400 chevaux de moins ...

mercredi, mai 20 2009

Spirit of ecstasy

Le spirit of ecstasy est le nom, ma foi assez poétique, donné à l'emblème trônant sur le radiateur des Rolls-Royce depuis les années 20.
L'idée originale était née suite à un constat assez affligeant, car au début les autos étaient livrées sans ornement ni fioriture sur le bouchon de radiateur. Ce fut donc assez naturellement que les heureux possesseurs de Rolls s'empressaient de personnaliser leur bolide, au risque parfois de virer dans le kitsch voire le mauvais goût (ce qui prouve que déjà en 1910 il y avait une popuation de Jackys, je serais curieux de retrouver des images d'archive de Rolls immatriculées dans le 62 :-) ).
Assez mécontent de ces fautes de goût, le manager de l'époque lance l'idée de créer une petite statuette qui serait montée d'usine sur toutes les autos. C'était très malin car d'une part ça fermait la porte à toute possibilité de jackysation, et d'autre part ça renforçait le caractère exclusif de la marque.

En effet le spirit of ecstasy devait être l'allégorie de l'élégance et du style, pour coller parfaitement à la marque. Officiellement, la statuette devait ressembler à Nike, la déesse de la victoire et du triomphe dans la myhologie grecque.
Officieusement, il y a en fait une jolie histoire derrière cette petite danseuse ...
Lord Montagu de Beaulieu, un mécène important de Rolls à l'époque et un grand promoteur du sport automobile outre Manche, a subtilement suggéré au sculpteur en charge de personnifier ce spirit of ecstasy de prendre pour modèle son amour secret, Eleanor Velasco Thornton.

Eleanor était en fait sa secrétaire personnelle, et pour des raisons de conventions sociales leur amour devait rester secret (il venait d'une bonne famille, alors qu'elle était issue d'un milieu modeste).
Lord Montagu fit donc un mariage de raison avec Lady Cecil Victoria Constance (rien que ça), et aima sa secrétaire en secret toute sa vie durant ...

Pour conclure une jolie photo, sur le capot d'une Silver Cloud :

dimanche, octobre 12 2008

4WS

4WS, cékoicebordel ?
4 WS pour four wheel steering en anglais dans le texte, autrement dit 4 roues directrices.
Ce système a récemment été remis au goût du jour par Renault sur la Laguna III GT, mais on y reviendra plus tard.
C'est donc une direction qui peut diriger également les roues arrières du véhicule, et donc améliorer grandement les qualités routières. Grosso modo comment ça marche :


- A allures faibles (généralement en-dessous de 50 km/h) les roues AR sont braquées en sens inverse des roues AV, la voiture bénéficie donc d'un rayon de braquage réduit, et se montre très agile.
- A allures plus soutenues, les roues AR sont braquées dans le même sens que les roues AV (technique du crabe :-D )
Une petite vidéo (de propagande) Renault vous illustre tout ça bien mieux que des mots.

Et justement, revenons à Renault qui nous présente cette technologie comme pur produit issu de la recherche Renault, avec des cerveaux qui ont bien transpiré à nous sortir des voitures plus sécurisantes et tout le tra la la ...
Sauf que si on s'y intéresse de plus près, ça fait quelques années déjà que ça existe.
La 1ère voiture à proposer 4 roues directrices était la 1ère génération de Prelude (Honda) en ... 1979.
C'est resté au stade de vitrine technologique jusqu'en 87, date à laquelle la 3ème génération (3G pour les intimes) l'a proposé en option.
Entre-temps, Mitsubishi, Mazda et Toyota ont développé des systèmes équivalents pilotés par hydraulique, et d'autres constructeurs s'aventurent dans des trains AR directionnels (Saab ou Citroën) qui offrent au final la même chose : une voiture plus précise en courbe.

Donc ça fait bien 20 ans que ça existe, pourtant à la télé on me parle de "l'innovante technologie Active Drive" ...
On m'aurait menti ?
Pire encore, si on cherche un peu sur le net à droite à gauche, on trouve des vidéos débiles, genre celle-là.
("document confidentiel Renault", et mon cul c'est du poulet ?)
Une Laguna III et une Porsche Boxster qui se soumettent au test dit "de la baïonnette", on arrive lancé devant un obstacle et on doit l'éviter, la vitesse en sortie de chicane est mesurée.
Bien entendu la Laguna est devant (moteur en position centrale AR sur la Porsche, propulsion et 2 roues directrices ...) et donc la presse dite spécialisée relaie l'info (vu sur autoweb, autoplus, etc.)
Seulement le test de la baïonnette n'est qu'un test de sécurité, il sert uniquement à montrer quelle voiture partira la première en tête à queue ... pour être honnête et comparer les vitesses de passage en courbe et l'efficacité globale (vantées par la technologie Active Drive) il faudrait mettre les 2 voitures sur circuit et lancer un chrono.
Mais bon, je me fais pas de souci, la Laguna est encore devant.

Certains qualifieront l'opération d'excellent coup Marketing, d'autres se sentiront un peu pris pour des cons ... je vous laisse juger.

mercredi, juillet 23 2008

Saab 900

Eh oui ... il était grand temps de rouvrir les minutes culturelles automobiles, ça faisait un bail.
Après la 305 s5, l'AX Air France Madame et la 106 rallye, le grand livre de l'histoire automobile s'ouvre aujourd'hui sur ... la Saab 900.
(au hasard)
Attention, on ne parlera ici que de la 1ère génération, ce sont les autos produites entre 1978 et 1993.


Ce qui caractérise cette voiture, c'est sans aucun doute le design unique dont elle a bénéficié.
Les pare-chocs énormes, le pare-brise panoramique, l'arrière tendu façon 911 SC ... Elle est splendide, et reconnaissable au 1er coup d'oeil sous tous les angles.
Quelques petits détails sympathiques et bien pensés, qui prouvent le soin et l'attention portés par les ingénieurs suédois au développement de la voiture :
- la colonne de direction avec un gros soufflet en acier qui se déforme et absorbe l'énergie en cas de choc frontal
- la clé de contact se trouve entre les sièges avant, pour ne pas blesser le conducteur en cas d'accident
- la ventilation est équipée d'un filtre à pollens (1ère mondiale)

Le principal argument de vente c'est le large choix de modèles disponible quasiment dès la sortie.
Le modèle le plus recherché est évidemment le turbo, 145 chevaux pour les premières versions et jusqu'à 185 chevaux sur les dernières évolutions du bloc 16 soupapes, avec une bonne répartition des masses et une voiture au comportement homogène, il y a de quoi se faire plaisir sur les petites routes sinueuses et enneigées à souhait de Suède ...

pour ceux qui doutent encore ... Saab ça marche
une des rares autos du marché à être équipé en série d'une dump valve

En somme c'est un collector, une voiture qui a réellement marqué son époque
C'est pas pour rien que c'était la caisse préférée de James Bond (dans les romans uniquement, car elle ne passe pas très bien à l'écran :-p )

Petite info pour finir en beauté cette superbe minute :
Saab est en fait l'acronyme de Svenska Aeroplan AB, qui veut dire quelque chose du genre de "avions suédois S.A."
Eh oui car à la base, Saab faisait aussi des avions. Le géant GM a racheté la partie automobile, et la partie aviation existe encore même si elle ne fait pas autant parler d'elle.

jeudi, juillet 3 2008

André Gustave Citroën

Ce pionnier de l'industrie automobile française est en fait issu d'une famille d'émigrés ; son père est hollandais et sa mère est polonaise. Les parents d'André sont arrivés d'Amsterdam en 1873, où ils étaient diamantaires, donc rien à voir avec la mécanique.
C'est l'inauguration de la tour Eiffel lors de l'exposition universelle de 1889 qui poussera André à devenir ingénieur (il fera Polytechnique).


André Citroën commencera son aventure automobile en 1906, lorsqu'il est directeur administrateur de Mors, un des premiers constructeur automobile français. Ce n'est pas tant la technique qui passionne Citroën, mais plutôt l'organisation et les méthodes de production.
Il fondera sa propre société avec un associé en 1912 "Citroën Histin et Cie", une fabrique d'engrenages où il va adapter un procédé qu'il a vu quelques années plus tôt, dans des mines en Pologne.
Il s'agit d'engrenages à chevrons, qui ont la particularité de transmettre plus de couple qu'un engrenage à dents classiques, et aussi d'être plus silencieux (et c'est pour cela qu'il choisira 2 chevrons pour l'emblème de la marque qu'il fondera quelques année plus tard).

Il ouvrira son usine au lendemain de la guerre grâce à un petit tour de passe-passe (transformation d'une usine d'armement dont il avait été nommé responsable durant la guerre en usine automobile). La marque Citroën naît donc officiellement en 1919, en absorbant Mors et donc en disposant d'un savoir-faire automobile, et d'une usine flambant neuve sur les quais de Seine à Paris.

Tout le monde connaît le succès de la marque, qui s'est construit grâce à quelques singularités technologiques propres à la marque et grâce à quelques modèles phares (traction avant 11, 2 CV, DS et SM pour ne citer que celles-ci).
J'aimerais juste souligner quelques coups de génie du point de vue marketing, notamment avec la traversée du Sahara en autochenille, les croisières noire, jaune et blanche, ou encore un énorme "Citroën" qui illumine la Tour Eiffel avec des milliers d'ampoules, car les gros succès commerciaux de Citroën arriveront après la mort du créateur, excepté pour les tractions avant (7, 11 et 15).


PS : j'ai oublié la CX Pallas de notre ex-président préféré au rang des modèles phares, j'en suis navré. :-)

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