Tout le monde a déjà vu ces petites pastilles pastilles noires, dans la fameuse petite boîte jaune.
Il s'agit en réalité de "simples" cachous comme on pouvait en trouver un peu partout à l'époque, auxquels Léon Lajaunie, pharmacien toulousain de son état, a ajouté quelques ingrédients. Et c'est là qu'est la vraie bonne idée de Lajaunie ; l'amélioration du goût et la commercialisation du produit dans ladite petite boîte jaune (aujourd'hui on dirait "associer un visuel à un produit" en langage marketing).


Mais revenons au départ :
Le cachou vient d'Inde et est une gomme brunâtre à l'aspect résineux, c'est en fait dérivé de la noix d'arec qui est produite par l'areca catechu (arbre de la famille des palmiers). Il suffit de faire bouillir la noix dans de l'eau et après évaporation on obtient une résine, qui une fois mélangée à de l'ambre et du musc donnera le cachou prêt à consommer.
Produit et dégusté de manière traditionnelle dans une bonne partie de l'Asie, ce petit bonbon possède des vertus stimulantes et thérapeutiques. La noix d'arec renferme plusieurs principes actifs dont les effets sont assez proches de ceux de la nicotine, effet coupe-faim et grisant notamment.


Ces cachous sont importés en Europe, et c'est en 1880 que Léon Lajaunie ajoutera un peu de sucre, de l'essence de menthe et de la gélatine, histoire d'adoucir un peu le goût et c'est parti. Ses cachous seront vendus uniquement en pharmacie au début, et surtout à des clients qu'il connaissait déjà avant de lancer ses cachous. Le gros de sa clientèle se compose de fumeurs ou de gens à l'hygiène buccale douteuse (on est au XIXè siècle ...) pour qui ces petites pastilles sont un don du ciel.
La production ne cesse de croître, et 10 ans après le lancement, Lajaunie a une idée géniale, et qui est tout simplement essentielle s'il veut continuer à développer son commerce : le recours à la publicité. Il fera faire des plaques émaillées représentant des dames avec une cigarette dans une main et un cachou dans l'autre. Le succès ne se fera pas attendre, si bien que plus de 100 ans après l'invention on les trouve encore bien placés aux caisses de Carouf.

Malheureusement (pour lui) il n'avait pas d'héritier, il céda donc sa petite affaire à une famille toulousaine (ceux qui produisaient les boîtes métalliques) lorsqu'il sentit la fatigue arriver, et la marque est aujourd'hui la propriété de de Cadbury.