Gérard Manset, ou l'histoire d'un chanteur quasi malgré-lui ...
Un chanteur qui a appris la musique grâce à sa petite soeur qui s'essayait au piano, quelqu'un qui ne fait pas parler de lui et qui reste étrangement absent des médias, aussi absent que sa discographie est riche.
21 albums depuis 1968, et pourtant je suis prêt à parier que vous n'êtes jamais tombé sur l'un d'eux à la fnac, bien mis en évidence pour la fameuse promo "tête de gondole".

Cet autodidacte ne se destinait pas à une carrière de chanteur, elle lui est tombée dessus un peu par hasard. Après avoir raté son bac, il s'est inscrit aux Arts Déco qu'il réussira avec brio (lauréat en section gravure et peinture) et au moment de chercher un emploi, le jeune Gérard Manset arpentait les maisons de publicité et se présentait en tant que jeune artiste-peintre.


Il écrivait à l'époque déjà des chansons, mais pour les autres car il n'aimait pas sa voix au début. Ne trouvant pas d'emploi immédiatement, il perd vite patience pour la publicité et décide de produire lui-même son 1er disque, Animal on est mal, en 1968. Le succès est mitigé, mais il commence à se faire connaître, et son public grandit jusqu'en 1975 où il nous livrera sans doute le plus beau titre de sa carrière, son fameux "il voyage en solitaire".


A partir de là, il va se retirer de la scène artistique française, encore plus qu'avant, en s'exilant à l'autre bout du monde. Il écume l'Asie et l'Amérique du Sud, photographie ses aventures et publie un genre de carnet de route. Il ne s'arrête pas de composer, et rentre de temps en temps en France juste pour enregistrer ses albums, puis repart. Aucun concert, aucun passage radio, encore moins télé ... l'artiste cultive une sorte de mystère, et se contente de sortir ses albums.

Récemment, il a apporté sa contribution à plusieurs artistes sur différents albums et a ainsi offert une chanson à Jane Birkin, une à Indochine, quelques unes à Raphaël et a également étroitement collaboré avec Bashung sur son dernier opus "Bleu Pétrole". Ce qui m'amène à la séance bonus, et à la formidable reprise de la plage "il voyage en solitaire" par Bashung, titre qui referme, et de quelle manière, ce magnifique "Bleu Pétrole" ; c'est juste 4 minutes de bonheur à écouter.