La minute culturelle

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saga des marques

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dimanche, août 23 2009

Golia Bianca

Une petite pour se remettre en jambes ... le retour de vacances est marqué par une spécialité italienne : les Golia Bianca.
Ne les cherchez pas en France, ça vient de là-bas.

Ce sont des petits bonbons extrêmement rafraîchissants, qui se présentent sous la forme de petits carrés blancs avec un glaçage à la menthe qui fond dans la bouche avant de laisser transparaître le goût du fourrage au réglisse.


D'aspect extérieur, ça ressemble comme 2 gouttes d'eau à un Mentos qui serait passé dans un étau, histoire de le rendre un peu moins rond. Mais en bouche, c'est un peu plus intense, plus frais, meilleur quoi :-)
La gamme est assez restreinte, car le bonbon n'est disponible quasiment que dans cette version. Il y a bien une variante enrichie en vitamine C, une autre au citron et une dernière à la framboise, mais la star reste le Golia Bianca original menthe - réglisse, ou la version encore plus musclée 100% réglisse, mais celui-là n'est pas à mettre dans toutes les bouches car il est tout de même assez costaud.


Les plus attentifs auront noté qu'un ours blanc apparaît sur tous les emballages, ce n'est pas uniquement pour évoquer la fraîcheur apportée par le bonbon.
La marque a été lancée dans les années 80 où il était de bon ton de se préoccuper du sort des ours polaires et autres bébés phoques, et pour chaque boîte achetée la société qui les commercialisait s'engageait à reverser une partie des bénéfices pour sauver les ours polaires.

Réelle préoccupation écologique, ou vaste plan Marketing ?
J'ai l'audace et la candeur de croire qu'il était alors trop tôt pour mettre ça sur le compte d'une intox bidon, et je soutiens la cause des ours en faisant le plein de Golia Bianca à chaque fois que je passe les Alpes :-D

Pour illustrer ceci, une petite pub que j'ai trouvée sur le net et qui pue les années 80 à plein nez : Golia Bianca aiuta l'orso bianco
Une dernière mise en garde, pour ceux à qui j'aurais donné l'envie de goûter ces petites friandises : consommées à grande échelle, elles peuvent avoir un effet laxatif ... donc méfiance et modération seront vos maîtres-mots.

dimanche, juillet 19 2009

Cachou Lajaunie

Tout le monde a déjà vu ces petites pastilles pastilles noires, dans la fameuse petite boîte jaune.
Il s'agit en réalité de "simples" cachous comme on pouvait en trouver un peu partout à l'époque, auxquels Léon Lajaunie, pharmacien toulousain de son état, a ajouté quelques ingrédients. Et c'est là qu'est la vraie bonne idée de Lajaunie ; l'amélioration du goût et la commercialisation du produit dans ladite petite boîte jaune (aujourd'hui on dirait "associer un visuel à un produit" en langage marketing).


Mais revenons au départ :
Le cachou vient d'Inde et est une gomme brunâtre à l'aspect résineux, c'est en fait dérivé de la noix d'arec qui est produite par l'areca catechu (arbre de la famille des palmiers). Il suffit de faire bouillir la noix dans de l'eau et après évaporation on obtient une résine, qui une fois mélangée à de l'ambre et du musc donnera le cachou prêt à consommer.
Produit et dégusté de manière traditionnelle dans une bonne partie de l'Asie, ce petit bonbon possède des vertus stimulantes et thérapeutiques. La noix d'arec renferme plusieurs principes actifs dont les effets sont assez proches de ceux de la nicotine, effet coupe-faim et grisant notamment.


Ces cachous sont importés en Europe, et c'est en 1880 que Léon Lajaunie ajoutera un peu de sucre, de l'essence de menthe et de la gélatine, histoire d'adoucir un peu le goût et c'est parti. Ses cachous seront vendus uniquement en pharmacie au début, et surtout à des clients qu'il connaissait déjà avant de lancer ses cachous. Le gros de sa clientèle se compose de fumeurs ou de gens à l'hygiène buccale douteuse (on est au XIXè siècle ...) pour qui ces petites pastilles sont un don du ciel.
La production ne cesse de croître, et 10 ans après le lancement, Lajaunie a une idée géniale, et qui est tout simplement essentielle s'il veut continuer à développer son commerce : le recours à la publicité. Il fera faire des plaques émaillées représentant des dames avec une cigarette dans une main et un cachou dans l'autre. Le succès ne se fera pas attendre, si bien que plus de 100 ans après l'invention on les trouve encore bien placés aux caisses de Carouf.

Malheureusement (pour lui) il n'avait pas d'héritier, il céda donc sa petite affaire à une famille toulousaine (ceux qui produisaient les boîtes métalliques) lorsqu'il sentit la fatigue arriver, et la marque est aujourd'hui la propriété de de Cadbury.

dimanche, mars 1 2009

Goldbären

Une petite minute vite faite, histoire de se remettre en jambes ...
Voici donc l'histoire des Goldbären, aussi appelés Gummibärchen ou bien "ours d'or" en français ; même si personnellement je n'ai que très rarement entendu cette appellation pour désigner ces petits ours gélifiés.

Les Gummibärchen tels que nous les connaissons aujourd'hui sont nés en 1960, mais en fait la recette originale remonte à 1922 et à leur ancêtre, le Tanzbär, littéralement "l'ours dansant". La première mouture de l'ours était présenté légèrement différemment, avec des pattes plus longues il rappelait les ours savants qui faisaient fureur dans les cirques de l'époque.


Et si c'est aujourd'hui un des produits basiques du groupe Haribo, c'est parce que c'est lui qui a contribué à faire de la société ce qu'elle est aujourd'hui ...
La première version Tanzbär était disponible en un seul goût, mais avec les Goldbären apparus en 1960 est également apparue la diversité des goûts puisque désormais 5 parfums étaient proposés dans un petit sachet (presque comme ceux que nous avons aujourd'hui, à la seule différence près des traits de l'ours un peu plus hésitants, et de la déco un peu plus kitsch) :
- fraise
- framboise
- ananas
- citron
- orange
A ces goûts s'est ajouté en 2007 la pomme, ce qui porte donc leur nombre à 6 en tout.


Les colorants utilisés pour donner leur teinte aux bonbons sont 100% naturels pour ceux destinés au marché allemand, ce qui explique qu'il n'y ait pas d'ours bleu (aucune substance naturelle ne donne de résultat satisfaisant pour obtenir des teintes bleutées apparemment).

Chaque jour sont produits environ 100 millions de petits ours gélifiés (quand même !), la production pour le marché européen se situe à Linz en Autriche, où Haribo aurait une part de marché avoisinant les 60%. La raison de ce succès est également des améliorations / modifications pour coller à la demande des consommateurs : il existe des Goldbären sans gélatine et avec de la pectine pour les végétariens, d'autres Goldbären spéciaux pour combler la demande des pays musulmans, et même des versions cachères.

Il y a aussi derrière cela une fine stratégie Marketing : Haribo a fait appel à Thomas Gottschalk pour vanter les mérites de ses bonbons, ce type c'est un peu un mélange entre Jean-Pierre Foucault et Michel Drucker outre Rhin ... Ultra populaire avec son Wetten dass, son image a sans nul doute également bien servi Haribo. Juste pour le plaisir, un petit florilège de ses apparitions :
La toute 1ère publicité TV pour les Goldbären, où Gottschalk se prend un vent par Hans Riegel himself :-)
Vitamins (il bondit du placard, un truc de malade)
Vampire (avec une vanne en béton à la clé)
Une dernière avec son pote le Goldbär qui ne peut pas prendre de leçon de conduite le pauvre :-(


Haribo macht Kinder froh und Erwachsene ebenso :-D

lundi, février 9 2009

Paul Ricard

C'est à une légende du patrimoine français que l'on va rendre hommage ce soir ...

Paul Ricard est né dans une famille de négociants en vin en 1909 (comme on dit chez nous, le fruit ne tombe jamais bien loin de l'arbre, enfin j'me comprends).

Il va se distinguer en s'attaquant à la boisson préférée des amateurs d'apéros rafraîchissants, le pastis bien entendu, mais il en existe pas mal sur le marché lorsqu'il découvre cette boisson et qu'il décide d'essayer d'y apporter sa touche personnelle.

Pastis veut dire "mélange" en patois provençal, cet alcool est le résultat de la macération de plusieurs herbes, parmi lesquelles le fenouil et l'anis vert par exemple. Paul Ricard se prend au jeu du perfectionnement de ce breuvage si apprécié, et s'aménage un laboratoire dans sa chambre avec un alambic et des tas d'herbes plus ou moins douteuses ... Ce sera le super banco quand il aura l'idée d'ajouter au pastis classique de l'anis étoilé et de la réglisse, c'était en 1932.

Dès lors, il sera son propre représentant, il donne son nom au pastis qu'il a créé, et fait la tournée des bars de Marseille pour faire goûter son invention, et essayer de se faire un nom.
Evidemment, il n'y a pas de gros suspense pour la suite de l'histoire ... il a rapidement fait connaître son pastis au-delà des frontières des Bouches-du-Rhône, en 1939 la déferlante touche même Paris.

Cependant, tout ceci ne suffit pas pour construire une réel succès.

L'histoire Ricard s'est écrite grâce à une bonne recette certes, mais également et surtout grâce à un homme visionnaire et généreux. Paul Ricard est l'un des premiers entrepreneurs à utiliser aussi habilement la publicité et le sponsoring, et ce dès 1948 avec la caravanne du Tour de France, alors que le concept même de publicité est encore flou. Il sait aussi se faire remarquer avec des actions qui restent dans les mémoires : en 1956 en pleine crise de Suez alors qu'il n'y a plus de pétrole en France il aura l'idée de la "caravanne de la soif" ; il fait livrer du Ricard aux 4 coins de Paris à dos de chameau :-)

Il fait construire sur un terrain qui lui appartient juste derrière Aubagne le circuit automobile du Castellet, ainsi que l'institut océanographique sur les îles Embiez, au large de Six-Fours. On lui doit également la création de la fondation qui porte son nom, et qui vise à repérer des jeunes talents en littérature et en peinture ...

Mauresque, perroquet, sec ; à consommez comme vous voudrez mais avec modération ...

ou pas ;-)

J'emprunterai le mot de la fin à un autre grand parmi les grands :

"Le pastis, c'est comme les seins, un c'est pas assez, et trois c'est trop."

(Fernand Joseph Désiré Constantin dit Fernandel)
http://www.pastisricard.fr/#/la-saveur-ricard/selection-ingredients/index.html

dimanche, février 1 2009

August Oetker

Mais oui c'est bien lui, le fameux Dr. Oetker


C'est dans l'arrière-salle d'une petite pharmacie de Bielefeld, en Rhénanie, qu'August Oetker a mis au point en 1891 la recette de sa fameuse levure chimique. Il passa de longues nuits dans un petit laboratoire qu'il s'était aménagé à tester et re-tester son mélange, histoire de ne rien laisser au hasard. C'est aussi sans doute la raison pour laquelle son entreprise fut couronnée de succès, car le petit paquet de levure était le garant d'un gateau réussi à tous les coups.
Un autre chercheur américain, Eben Horsford, avait déjà créé le concept de levure chimique environ 30 ans auparavant, mais la réussite était plus aléatoire, ce qui fait que la mayonnaise n'a pas vraiment pris. Avec le dosage d'Oetker en revanche, il suffisait d'ajouter exactement une livre de farine et ça devenait un jeu d'enfant ... Ce qui démocratisa largement la pâtisserie "maison" au début du XXè siècle.
Comme il était très malin, il commercialisa ses petits sachets avec des recettes inscrites au dos, pour susciter l'envie d'essayer toujours de nouvelles recettes chez les mamans et les enfants. Le produit-clé de l'empire Oetker était né ... le fameux petit sachet de backin allait garantir la prospérité de la marque pendant de nombreuses années.
Devant l'ampleur que les ventes prenaient, Dr. Oetker a fait breveté sa recette en 1903, histoire de garder sa poule aux oeufs d'or bien au chaut (pas con Jean-Pierre), et a diversifié son offre en travaillant également sur des gammes de flan en poudre ... rapidement la pharmacie ne suffisait plus à satisfaire la demande, et les premières usines ont vu le jour en 1908.


Aujourd'hui encore, c'est une entreprise familiale, même si c'est devenu un véritable groupe ; les activités se sont (très) diversifiées :
la branche alimentation représente bien entendu le plus gros des recettes, mais le groupe possède toute une division consacrée aux bières (Radeberger, c'est eux), une autre consacrée aux vins et spiriteux, une division pour les transports maritimes (Hamburg Süd c'est encore eux ...), ils ont des banques / assurances, et des hôtels de luxe un peu partout en Europe ...
Bref ça roule pour eux, tout ça grâce à quelques grammes de poudre
ça vous donnerait pas des idées :-D

En bonus, vous avez droit à la brochure officielle, un poil propagandiste avec des gens au sourire bright qui aiment déguster des pizza aux pissenlits.

http://www.oetker.de/wga/oetker/html/default/hrat-5t2db5.de.html
http://www.oetker-gruppe.de/wga/oetker-gruppe/html/default/deut-734j73.de.html

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