La minute culturelle

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art (graphique)

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mardi, octobre 4 2011

Robert Doisneau

Une petite pensée aux Florangeois malchanceux ce soir ...

Dans la nuit s'est arrêté définitivement le dernier haut-fourneau du site Arcelor Mittal de Florange (P6 de son petit nom), ça fait un peu plus de 1000 personnes qui vont se retrouver sur le carreau.


Triste destin me direz-vous, mais c'est comme ça dans le jeu de Monopoly géant que se livrent quelques grands industriels il faut bien faire des choix, comme ils disent.
Et à l'heure de faire ces choix, on se rend compte que Florange, c'est pas vraiment la rue de la Paix ...

Enfin bref, revenons à nos moutons, ce petit billet pour rappeler simplement que Doisneau ce n'est pas seulement Le Baiser de l'hôtel de ville, les promenades avec Prévert ou les visites à l'atelier de Picasso ... il a également arpenté les trottoirs des cités de mineurs, de fondeurs et d'ouvriers de tous poils.
De Villerupt à Fontoy, il a fait énormément de rencontres et s'est intéressé de près au quotidien de ces gueules noires, de ces forçats de la houille.


Il n'existe pas à ma connaissance de collection permanente où sont présentés ces clichés, mais surveillez la prochaine rétrospective car elles sont réellement saisissantes, de la photographie de (très) haut vol.

dimanche, juillet 17 2011

Quintett

Vu qu'il fait un temps à ne pas mettre un cycliste dehors, profitons-en pour découvrir de nouvelles (belles) histoires en bulles ...

Quintett est une série de BD réalisée en 5 tomes et a ceci de particulier que le scénariste Frank Giroud a confié le dessin des 5 tomes à 5 illustrateurs différents (c'est une récidive puisque ce concept avait déjà été fait sur la série du Décalogue).


L'histoire se situe en Macédoine durant la première guerre mondiale et raconte les péripéties de 4 personnages centraux qui ne s'étaient jamais croisés auparavant et dont les destins s'entremêlent toujours plus au fil des planches ...
C'est assez étonnant de lire et relire les mêmes situations et les mêmes évènements retransmis à travers le prisme de chacun des personnages, c'est un beau défi que j'ai trouvé pour ma part admirablement relevé.
Impossible de s'arrêter au bout du premier tome, vous avez forcément envie de connaître la suite ...

Les plus attentifs auront noté qu'il y a 5 tomes et pourtant seulement 4 personnages ... C'est là où le scénario est excellent, c'est qu'on n'a les clés que dans le dernier tome, on est tenu en haleine jusqu'au bout, une vraie bonne BD.

Si elle tente quelqu'un les 5 tomes sont dispo en prêt chez Bibi ;)

jeudi, mai 27 2010

Edouard Pignon

Aucun lien de parenté avec François ...

C'est d'un artiste peintre dont il s'agit ici, un artiste bien de chez nous d'ailleurs puisqu'il est originaire de Bully-les-Mines (du côté obscur de la région, on ne choisit pas ...).
Fils de mineur, il assiste à l'âge de 6 ans à un terrible accident dans la mine où travaille son père ; un coup de grisou qui fait plus de 200 victimes au début du XXè siècle. Son père s'en sort mais cet évènement va marquer le petit Edouard au fer rouge, et lui inspirer quelques unes de ses créations les plus célèbres.


Peintre engagé, carté au PCF avant ses 30 ans, son œuvre est avant tout caractérisée par la révolte, et un brin de nostalgie. Les thèmes abordés sont pour la plupart les drames de l'Histoire, avec un net penchant pour la condition ouvrière et les horreurs de la guerre ; et vers la fin de sa carrière des sujets plus personnels comme les combats de coqs, car son père était un coqueleux du dimanche (en ch'ti dans le texte).


Sa toile la plus célèbre est sous doute "L'ouvrier mort" dont Picasso, contemporain et ami de Pignon, disait qu'elle était son Guernica à lui.

Premier bonus visuel, un hommage d'un artiste moderne, Bernard Pras, en forme de portrait façon maniériste où on devine le visage d'Edouard Pignon, très habilement suggéré entre un tas de vieux cintres, un coq et des vieilles casseroles.


Second bonus, celui-là il va falloir vous bouger pour en profiter ...
Rendez-vous à l'angle de l'avenue Kennedy et de la rue Saint-Sauveur, où vous pourrez contempler une fresque géante de Pignon commandée par Pierre Mauroy et livrée en 1977.

dimanche, janvier 31 2010

la maison Coilliot

Après quelques jours d'inactivité, voilà une minute qui vient de loin, voire de très loin puisque je vous emmène un peu plus d'un siècle en arrière, rien que ça.

C'est en 1898 précisément qu'a été entamée la construction de la maison Coilliot, trônant au milieu de la rue de Fleurus, quartier Saint-Michel à Lille.
Elle se distingue des autres maison de la rue par sa couleur verte qui frappe d'emblée, mais également par son style et la multitude de détails tous aussi soignés les uns que les autres, et qui en font à mon sens un des plus beaux édifices de la ville.


http://lartnouveau.com/artistes/guimard/maison_coilliot.htm
C'est une commande de Louis Coilliot, entrepreneur local qui voulait promouvoir l'usage de la lave émaillée, dont la façade est recouverte (sur ce point on ne peut lui donner tort, ça change des briques rouges ...).
Et pour ce faire, il va faire appel à un grand architecte français, Hector Guimard, le plus grand représentant de l'Art Nouveau dans notre pays, ce qui explique le style de la maison, tout en douceur et en arrondis.

Guimard ne laissera malheureusement pas d'élèves derrière lui, et son œuvre reste relativement modeste puisqu'elle se limite à quelques hôtels particuliers, majoritairement à Paris ou en région parisienne.

En revanche, un autre pan de son œuvre architecturale restera à jamais dans les mémoires, car c'est lui qui dessina les édicules et les entrées de métro à Paris.


Rien que pour ces bouches que tous les métros du monde nous envient, il mériterait un peu de reconnaissance notre Hector Guimard, et pourquoi pas même un petit musée ?
A croire que le ministère de la Culture est trop occupé pour se pencher sur son cas ...
(les mauvaises langues disent que Mitterand peaufine son discours pour la mort de Johnny ... je dis ça je dis rien ...)

lundi, janvier 4 2010

Tibet

Non, il ne sera nullement question de chaîne montagneuse dans ce billet ...

Nous allons parler de Gilbert Gascard, qui se faisait appeler Tibet dans le monde de la BD, et qui est décédé ce dimanche sous le soleil de Roquebrune-sur-Argens.


Même s'il a fait toute sa carrière aux Editions du Lombard à Bruxelles, Tibet était bel et bien français. Originaire de Marseille, la famille a quitté la France lorsqu'il n'avait que 5 ans pour aller s'installer à Bruxelles, véritable paradis de la BD s'il en est.

Là-bas le petit Gilbert va rapidement se faire remarquer pour son coup de crayon et ses talents de scénariste, d'abord aux studios Walt Disney, puis au mythique journal de Tintin où il rencontrera André-Paul Duchâteau, complice de toujours avec lequel il créera un de ses plus grands succès : Ric Hochet.


Reporter qui joue volontiers à l'enquêteur amateur, c'est une sorte de Tintin un peu moins coincé ... sans conteste avec Chick Bill et Dave O'Flynn une franche réussite signée Tibet.

Pour terminer, la réponse à une question que vous vous posez sans doute depuis le début : pourquoi avoir choisi Tibet comme pseudonyme ?
Il aurait pu imiter un autre auteur et se contenter de signer ses planches "Gégé" ...
Ce "Tibet" vient en fait de son grand frère qui n'arrivait tout simplement pas à prononcer "Gilbert" correctement :-)

Le bonus est un bonus tout en émotion, puisque je vous propose la lecture du discours de notre ancien ministre de la Culture, M. Donnedieu de Vabre, lorsqu'il a décoré Tibet de l'ordre des Arts et des Lettres en 2006.
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/donnedieu/tibet.html

Adieu l'artiste

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